Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 décembre 2017 3 20 /12 /décembre /2017 15:41

Dans le zoo, calme zoo, le lion est mort ce soir.

Oh oui, bah ouais, oh oui, bah ouais

Et ses amis, les vautours, amis à mi-temps, amis tant qu't'es puissant, amis tant qu'tes vivant ; les vautours qui avaient prévu le coup, tendaient déjà le cou entre les barreaux de sa cage dorée pour le dévorer.

Depuis des semaines, pour patienter, ils vendaient des lions en peluche, à l'entrée, car c'était lui, la coqueluche. Et c'était contagieux.

Même les culs-serrés étaient plus qu'ulcérés, en un mot atterrés de devoir l'enterrer.

Vraiment oui, il était adoré de tous.

Adoré avant d'être à rôtir ! À la broche, à l'approche de Noël, le festin s'annonçait royal.

On l'avait fixé à une barre de fer, une barre de lion et ça repart. Les félons n'avaient plus qu'à allumer le feu sous le feu lion.

Il n'était pas vieux, mais il était lent. C'était un non-vieux lent et un crabe en avait profité pour lui pincer le nez jusqu'à étouffement.

Le lion, hagard, avait dit « ninninninin » au salopard de crabe.

Et le crabe avait répondu « Tu as un train de retard » à l'hagard de lion.

Le rugissement du lion était inimitable alors ils se mirent tous à l'imiter et c'était très limité.

Ça lasse, comme une vieille blague, les vieilles blagues sont souvent salaces, bien qu'on s'en souvienne par cœur, il y a toujours un trou au milieu. Et autour mille trous du cul qui s'indignent. C'est viscérale. Ou inversement, ils râlent puis ils sévissent.

Il faut les comprendre, c'est dur la vie d'un trou du cul. Ils ont besoin de se vider, leur vie n'avance pas, toujours à la raie, ils ne voient que le mauvais côté des choses, alors, ils se consolent en faisant la fine bouche mais ils manquent de doigté pour pouvoir s'exprimer gaiement. Heureusement, il y a des réseaux où ils peuvent évacuer leur merde, disons le mot, jusqu'à la station d'épuration. Épuration, ça aussi, c'est le mot. Ça pue la mort, un trou du cul. Et quand ils s'y mettent à plusieurs, c'est l'asphyxie assurée.

Et même le lion, une fois digéré, il va y passer, et si les trous du cul tombent sur un os, ils en feront un paquet !

Moralité

Rien ne sert de mourir, il faut partir à p... Non, c'est pas ça !

Rien ne sert de mourir, rien ne sert de mourir. Point.

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 07:05

Une tonne de thons hautains au teint pâle bullaient sous l'océan.

Mais un thon plus bas, une adolescente pointait du nez (les pisciculteurs le savent, à l'adolescence, tu vois tes thons qui pointent),

Comme tous les thons, elle se trouvait moche, même si elle ne pouvait pas se voir, car c'est impossible de voir son reflet dans l'eau (réfléchissez un peu) ; elle se plaignait surtout d'être trop grosse, quand elle fixait les soles impeccables, elle se disait « voilà un beau plat, raffiné ».

En vérité, elle ne les avait jamais vues qu'en photo, les images retouchées d'une promo de super-marché.

C'était la mode, les soles donnaient le la de la nouvelle vague, et notre adolescente rêvait d'avoir leur platitude ; elle pria donc le bon Saint-Pierre de lui dire comment faire.

La veille, on lui avait fait la tête au carré, et on l'avait roulé dans la chapelure, bref, il était pané d'hier et il lui conseilla de gober un ver solitaire.

Pourquoi pas ? le thon emboîte le pas, enfin la queue, c'est la queue qui marche, enfin l'ado suivit le bon Saint-Pierre jusqu'en Afrique où elle chopa le ténia. Cliché ! Et elle était heureuse sur sa côte d'y voir sa chair famélique, tendue comme un string, le ver s'était grouillé à gagner le garde-manger car il connaissait les bons tuyaux.

Elle aurait dû s'arrêter là mais dans l'euphorie, elle en goba un neuf de ténia !

Mais le neuf ne remplaça pas l'ancien, au contraire, ils s'accouplèrent. Ensemble, ils firent des petits vers qui grandirent pour atteindre huit, dix, parfois douze pieds de long.

Les vers de douze pieds, fameux alexandrins
Qui, ô, douleur amère, avaient le pied marin.
À douze nœuds par heur', pis qu'une prostituée
Liposuccion de l'intérieur, ils l'ont tuée

Moralité

Un ver ça va, deux vers, bonjour les dégâts !

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2017 4 19 /10 /octobre /2017 10:03

Un porc en imper expert en import-export vendait son matériel de port en port, de ville en ville, de bar en bar. Il n'y avait rien à redire au matériel de c'porc, il l'achetait à prix d'or et le vendait au prix double, et tout le monde était d'accord, de bar en bar, de ville en ville, de port en port, les moutons l'adoubêêê.

Il roulait sur l'or et marchait donc, à grands coups de talons, sur les gens sans talent et sans argent.

Quant aux femelles, il leur fit mal, souvent, jouissant de son statut de mâle dominant.

Il spermait même... pardon, il s'permettait même de les attirer sous son imper pour commettre un impair qui aurait pu faire de lui un père, s'il n'eût utilisé des boyaux de moutons ; des moutons qui, sans tripes, le laissaient faire.

Le porc n'était pas mûr pour être père, c'était un pervers, et il multiplia les impairs, sans jamais payer l'addition, soustrait à la justice par ses pairs divisés sur le calcul à faire, étant donné sa position.

Une ratte voulut se plaindre de rapports forcés mais comme une ratte, ça se dilate, personne ne la crut, c'était forcé, et la méfiance accrut à chaque détail un peu cru. À trop s'obstiner, elle passa pour une cruche. Car tant va la cruche à l'eau, non mais allô, qu'à la fin, elle nous les brise.

On lui conseilla d'omettre ce qui s'était passé, même si le terme « omettre » fait mal avec ce genre de fondements.

Jusqu'à ce qu'un troupeau de biches, considéré jusque là avec dédain, vint témoigner vingt fois par jour. Difficile alors de rester sourd.

De bar en bar, on rembarre le porc. De ville en ville, on le traite de vilain. De port en port, on l'insulte... de loin, car il reste gavé d'or.

De jeunes cabris, un peu sots s'arment bientôt de couteaux, lui sautent dessus et les sots scient son sexe pour en faire du saucisson chaud avant de balancer son corps dans la mer qu'on voit danser le long des golfs de riche.

 

Moralité

 

Le silence est d'or mais tout l'or du monde ne fait pas de vous des maîtres, ni des femmes vos esclaves, même s'il est difficile d'émettre un cri qui résonne ailleurs que dans les coffres-forts, les renforts arrivent pour balancer les porcs.

 

Elles ne se feront pas esclaves mais vous, vous pouvez toujours aller vous faire mettre !

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 15:33
Un Ange Passe
Guillaume Haubois écrit, interprète et met lui-même en scène son spectacle. 
Autant dire qu'il se sent seul !

Heureusement, une galerie de personnages délirants sortent régulièrement de sa tête et prennent corps pour lui tenir compagnie. 

Chacun en profite pour livrer sa vision de la vie : de l'infirmière acariâtre au candide Sans-abri, en passant par le gigolo de service et... Bertrand ! 

Leur point commun ? Ils disent ce qu'ils pensent, en toutes circonstances, sur le couple, la maladie, la vieillesse, la religion, les sex-toys... 

Dans le meilleur des cas, ils déclenchent l'hilarité ! Au pire, un ange passe...

Les 14 novembre et 12 décembre au Théâtre de Poche Graslin, 5 rue Lekain.

Partager cet article
Repost0
24 juin 2017 6 24 /06 /juin /2017 19:01

Un lapin lape l'eau pure d'un puits en appui sur ses pattes de derrière. Il attend son ami le loir qui est en retard, car l'heure et loir ça fait Dreux... ça fait deux, pardon.

En outre, la loutre, un agent qui doit conduire le loir, sur son dos, en nageant, s'est trompée de rivière. En effet, la loutre, sur son dos, mène le loir sur la Loire qui l'amène à la Maine, c'est son domaine. Or elle aurait dû prendre la Loire qui l'amène à la Sèvre qui l'amène à la Maine vendéenne, et le loir de voir qu'on l'amène par la Loire vers les quais de la Maine qu'est pas la même que la Maine qui mène à la Sèvre, n'est pas à même d'être amen, ça le rend chèvre, pardi !

Et par quand c'est con... et parc Astérix... et donc... Le lapin se retrouve seul pour passer son grand oral du bac à foin, devant le jury de buses, qui doivent donner leur avis et leur aval, sachant que leur aval vaut à vie. Les buses délivrent un jugement que le lapin entérine.

Et justement, les buses qui faisaient une pause clope, font signe au lapin de les suivre avant de rentrer dans les prés, juger, se juchant chacune sur un champignon lumineux.

Les buses, oiseaux oiseux, usent et abusent du buzzer.

Mais le lapin sait biaiser, il biaise en deux minutes, c'est bien connu.

C'est écrit dans son CV de lapin, sa spécialité, ce sont les mots et les sons !

Alors, allons-y, dit le lapin, leçon de mots, démo de sons, et réciproquement, car dans réciproquement, il y a le récit qui est pro, la queue qui n'est pas ce qui en dit le plus long, malheureusement, et surtout il y a m'man, ma p'tite m'man à qui je dédie cette démo de sons et de mots démodés modelés à ma façon. (lap)

Justement, le son son, ou plutôt les sons sons sont nombreux, mon garçon.

Pour commencer, il y a la cédille. D'ailleurs, garçon, si t'enlèves la cédille... ça, c'est dit...

La cédille est là pour caler le son, sans cale-son, on verra forcément une couille dans la bande-son.

Ensuite, il y a les sons avec des « s » comme Véronique Sanson la déesse de la chanson.

Ça fait songer les ingé-sons.

Le son, à ne pas confondre avec l'avoine, Marc Lavoine fait du très mauvais son.

Ça, c'était pour la partition... la partie son.

Quant aux mots, ils méritent d'être pris en considération.

Les mots doux, les mots tendres, l'émotion, ça n'a pas de prix.

Les mots du cœur, modulateurs de nos ardeurs hasardeuses, moteurs de nos motivations, ça n'a pas de prise, sans la grammaire, pas d'électricité dans l'air. (lap)

Quand on s'écrie pas comme ça s'écrit, on ne respire pas le même air – j'suis désolé !

Des airs, même quand t'es dans le désert, il y en a trois différents, ça peut créer un différend.

Mais je vois bien que ça vous laisse indifférents.

Dans cette aire de jeu, je voulais avoir l'air dans le vent à l'ère d'internet et finalement je donne un cours de CP à une cour dissipée d'ici peu.

Tu parles d'un travail d'auteur. Et là encore, il ne faut pas se tromper d'auteur.

Il y a la hauteur qui prend un « h » et il y a l'auteur qui prend du hache, pour prendre de la hauteur.

Et je ne vous parle pas de paix ! Car il y a pet épais et pet pas trop épais, pépère.

Vous pouvez digérer tout ça, le discours est à chier, haché, archivé, ach... fini sur l'heure, sans heurt. (lap)

Moralité

Le lapin a pu aller jusqu'au bout sans qu'on le traîne dans la boue, toujours vivant, toujours debout.

Quelle belle leçon !

En France, tout finit par des chants cons.

Partager cet article
Repost0
7 mai 2017 7 07 /05 /mai /2017 09:24

Un mouton au menton blanc et à la laine fraîche, courait à perdre haleine autour d'un champ. Il était poursuivi par des blaireaux qui voulaient le tondre pour se faire de l'or.

Or, horreur (rrr... la truie n'est pas loin), le mouton avait les foies et froid, et l'effroi lui faisait mal au foie, des fois, foi d'animal !

Il en avait assez de se faire mousser par des blaireaux qui le rasaient. Les malotrus lui faisait mal au dos ainsi qu'au reste du troupeau.

À cran, des crampes et des croûtes plein la croupe (rrr... attention, la truie est vraiment très proche) ; au deuxième tour de champ (puisqu'il tournait en rond, sans s'en apercevoir), le mouton mit toute sa maîtrise à monter la montagne de fumier sur laquelle un renard et une truie se disputaient le bout de gras.

Le mouton leur conta ses malheurs et en fit le compte aussi. Car il y a deux façons de conter, ce sont deux comptes joints, certes, mais différents. On peut conter avec des mots, ou compter avec des chiffres. L'histoire du fromage, le comté, on peut la conter avec des mots, mais si on rajoute un brie de Meaux, là ça commence à compter. C'est le comte de Meaux qui me l'a raconté car dans son comté, on comptait les morceaux de Comté et les débris de Meaux, sur le bas-côté, après un accident de moto. Le motard, tôt ou tard, devrait trouver les mots pour conter son histoire mais en attendant, il décomptait les pièces de sa moto ; il chiffrait les dégâts, ce qui prouve que le fromage était bon...

Si ! Quand on chie frais, c'est qu'on a bien mangé, y'a pas d'autres mots.

Mais, revenons à notre mouton qui se plaint au renard et à la truie que des blaireaux veulent le tondre.

« C'est de la faute aux moutons noirrrs » ! dit la truie, qui n'est pas altruiste, c'est là son moindre défaut. Elle détruit tout ce qui n'est pas truie, c'est une « pas-truie-iote », aucun respect pour autrui autre que truie. Puis on la vit se rouler par terre, car elle se traîne souvent dans la boue, mais ça, ce sont ses affaires, ce n'est pas à nous de juger.

Le renard, quant à lui, expliqua au mouton que la tonte était un mal nécessaire et qu'après il se sentirait plus léger et il pourrait voler dans le airs. Il désigna des nuages dans le ciel, au-dessus de sa tête, et lui dit que c'était des moutons qui avaient réussi.

Le mouton n'en crut pas ses yeux, et, entre nous, il avait raison de ne pas y croire.

Et toi, tu sais voler ? Demanda le mouton.

Bien sûr, répondit le renard, je passe mon temps à voler.

Car il y a vol et vol. On peut voler dans les airs ou voler sans en avoir l'air, voler avec ou sans ailes mais toujours avec zèle, les conducteurs de diézel. Ils ont beau mettre un anti-vol au volant, quand les prix s'envolent, ils se font voler, ce sont les deux volets d'un même vol. C'est violent pour un cerveau lent, je volerai à votre secours un autre jour, je répéterai tout deux fois, promis, mais là, je n'ai vraiment pas envie de bisser.

« Sale renard ! dit la truie, en lui plongeant la tête dans la boue. Tu te moques de nous, les moutons ! »

Mais ? Tu es un mouton, s'étonna le mouton.

Oui, mentit la truie, rusée comme une renarde. Ma tatie était un mouton mais elle s'est fait tondre à la libération, car c'était une grosse cochonne.

Le mouton, conscient qu'on se payait sa tête, leur tourna le dos, mais le renard et la truie, de concert, lui mangèrent la laine à même le tournedos.

Ah ! Il regretta amèrement les blaireaux et le temps des tontes tout en détente !

Désespéré, il ramassa les coquilles d'œufs qui jonchaient le sol et se creva les yeux avec. C'étaient des œufs d'oie qui avaient été piétinés dans la fable précédente. Il n'y a rien de plus dangereux que les œufs d'oie. Je vous vois sourire, mais on voit bien que vous n'avez jamais pris d'œufs d'oie dans l'œil !

Moralité : Un mouton est là pour se faire tondre, un renard pour ruser et une truie pour se rouler dans la boue. Si la truie peut parfois ruser et le renard s'embourber, le mouton, lui, finira toujours tondu. Malotrus !

Partager cet article
Repost0
25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 16:04

L'oie vit loin des lois, à Loué.

Et les poulets, ailés, eux aussi et leurs œufs aussi sont à Loué en attendant d'être vendus.

Les poules sont sur les dents.

On voulait en vendre deux fois trois mais on n'a pas vendu d’œufs trois fois de suite.

Les poules sont sur le cul.

Et Louis qui loue la ferme à Loué, il a beau louer ses œufs, il ne les vend pas, même aux pontes de la ville..

Quand il les loue, déjà, il se prend un vent.

Et quand il les vend, il fait des jaloux.

« C'est pas du jeu ! » dit l'oie, qui fait grand cas des œufs des uns et des autres mais ne fait jamais cadeau de ses œufs à elle, on n'en voit pas la queue d'un, dans les caddy, près des packs d'eau et voici pourquoi :

 

Il existe deux rince-doigts...

Euh, deux races d’œufs...

Deux races d'oie !

Et donc, deux races d’œufs, aussi.

Car l’œuf fait l'oie et l'oie fait l’œuf. C'est la loi de la nature : les oies passent et les œufs durent.

Il existe donc deux races d’œufs et deux races d'oies, ça se compte sur les doigts, c'est pas dur.

Mais, quelles sont ces races, me dirasse-t-on ?

Les clairs et les foncés.

Comme chez nous.

Ils ne peuvent pas se voir.

Comme chez nous.

Si les foncés sont vifs comme l'éclair, les clairs ne savent pas foncer ; ils prennent leur temps, ils réfléchissent, ça les soigne parce que ce qu'ils pensent leur plaît.

De plus, ils n'ont pas les même œufs, et donc, entre eux, ils se haïssent :

« Eh ! Oh !- disent les foncés - Il faut chasser les clairs de nos terres ».

En face, ils répondent en rap sur youtube et c'est ainsi que buzzent les clairs. Yo !

Et l'oie qui nous préoccupe, elle s'occupe au pré avec des cols verts, attachés tous ensemble pour former une chaîne de cols, quand elle voit les clairs et les foncés se prendre le bec pour la énième fois.

Elle décide alors de les réconcilier, car aussi vrai que le soleil se couche à l'ouest et se lève à l'aube, la haine n'est pas de bon aloi, pour une oie qui n'a pas une tête de noix et qui veut qu'on respecte la loi ; elle se jette alors au milieu d'eux, et leur casse les œufs pour les mélanger.

Ainsi, elle désire leur transmettre ses valeurs car, au fond de son cœur, c'est une oie de transmission.

Des cols verts décollent vers elle pour l'aider mais les dés sont pipés et ils se font agripper par une poule grippée qui pense qu'il faut avoir des cols verts à soi parce qu'en soi, ça protège du froid, si on ne casse pas la chaîne.

Mais, ainsi stoppés, les cols verts ne peuvent que crier à l'oie de s'enfuir :

« Cours, oie ! Cours, oie de transmission ! »

Mais c'est trop tard, l'oie est noyée au milieu de la mêlée et elle se fait violer comme une grosse truie.

Puis, elle donne naissance à un œuf unique, et donc à une oie unique, affreux mélange des deux races...

En effet, elle a la tête pleine des clairs et le cul des foncés.

Moralité : elle ne pond plus que des articles pour le canard enchaîné où elle parle des fions hors-la-loi.

Partager cet article
Repost0
3 juin 2016 5 03 /06 /juin /2016 19:55
Dernière Lettre à Elise de la saison, sur Prun'.

Dernière Lettre à Elise de la saison, sur Prun'.

Chère Élise,

J'en ai assez, comme tout le monde ! Sauf que moi, j'ai une bonne raison.

Je n'ai plus de carburant, je suis tombé en rade tandis que j'allais vous rejoindre car, fin de saison oblige, vous m'aviez promis un baiser, et plus si GHB (Guillaume Haubois' Business). Et je me retrouve là à souffrir la pine en rut... la pénurie abrupte, à la pompe, en regardant défiler les campings-cars de nos retraités - on ne sait jamais, s'il y a la guerre civile, il faudra émigrer : autant emporter la télé !

À la vue pénible de cette panne sèche (il n'y a pas de contrepèterie, ne cherchez pas... Il ne manque pas grand chose, mais ce n'en est pas une), j'ai voulu pour vous plaire encore d'avantage, vous envoyer un sms, pourquoi pas pré-écrit, pour être à la pointe du romantisme moderne, mais mon portable m'a lâché et je n'ai pas pu le faire réparer car la boutique de mon opérateur téléphonique a été saccagée par des manifestants : ces chiens, ils ont tout cassé chez Sosh !

J'ai envie de pleurer, vous savez, mais je résiste, j'ai du clito pour reprendre une expression en vogue du langage féministe qui vaut toujours mieux que le langage journalistique.

Mon tendre amour, comme vous avez eu raison de vous désabonner, tant du câble que du papier plus ou moins glacé, leurs manèges et leurs titres à sensation me donnent envie de gerber. Ces formules toutes faites empreintes d'angoisse, cet universalisme freudien qui consiste à coller à tous les citoyens leurs propres névroses et leurs désirs malsains. Quand ils nous disent que la France est en déclin, en incapacité d'aller de l'avant, de reconnaître ses erreurs, qu'elle se contente de pleurer sur sa gloire passée... se rendent-ils compte qu'ils nous parlent, en vérité, de leur profession ? Affolés par la concurrence des nouveaux moyens d'information, ils se complaisent dans la morbidité, celle qui fait vendre, et vont, comme Frankenstein, à coup de tonnerre, créer de toute pièce une créature transgenre, de tous les partis, de tous les culots, Emmanuel Macron, l'homme qui payait ses costards, héros de leur microcosme que la population réelle ignore ou conspue.

La palme de la rengaine abrutie revient bien évidemment à BFM Teubé et à cette cagole inconnue qui a eu ses diplômes avec mensurations, nous annonçant l'autre jour qu'à cause du blocage des raffineries, la France a dû puiser dans ses réserves stratégiques... une première, depuis 2010 ! Volonté évidente d'inquiéter sur le début, bel effort de mise en perspective historique sur la fin (historique, pour un journaliste actuel, cela signifie : il y a plus de trois semaines), mais l'essai est raté manifestement. Néanmoins, il suffira de le passer en boucle pour en faire un tube, persistant dans nos cervelles de moineaux.

Pour ne pas voir leur propre décrépitude, les média de masse, à grands renforts de spécialistes et de chroniqueurs, prédisent le crépuscule et président au dénigrement du politique : les français n'en peuvent plus, nous assistons à une véritable désillusion envers la classe politique. Ça sonne tellement vrai qu'une radio, pourtant sérieuse, comme Prun' en a fait le thème d'une émission. Mais il n'y a rien de plus faux.

Au contraire, l'illusion est parfaite et nous en sommes pleinement heureux, en tout cas complices ! L'Union européenne est absente de tous les débats et cela arrange tout le monde de croire que le traité de Maastricht n'était qu'un détail de l'Histoire, que la France est un pays souverain, que nos dirigeants sont omnipotents et peuvent influer sur l'économie du pays. Les syndicalistes eux-même sont trop contents d'avoir des têtes de turc bien de chez nous et d'investir la place de la Nation, parce que Bruxelles c'est bien loin, il faut y aller en train, ils sont souvent en grève - et allez retenir les noms des dirigeants européens ! Alors ils se rabattent sur nos politiques nationaux, même s'ils savent que leur marge de manœuvre est si faible qu'ils passeront bien évidemment pour des incompétents, ce pourquoi ils sont payés grassement, et nous, nous ferons toujours mine de nous en offusquer parce qu'au fond de nos cœurs, l'Europe nous fait peur et nous préférons, politiques, journalistes, manifestants, simples d'esprits l'oublier et maintenir les façades de nos vieilles institutions.

N'allez pas croire que je suis un eurosceptique, au contraire, je suis assez satisfait que nos destins soient gérés loin du tumulte par des hommes que j'aime imaginer éclairés, puisque après tout je ne les connais pas.

N'allez pas non plus m'accuser par mes propos de faire monter le Front National, illusion là encore, car le Front National n'est jamais monté, ce sont tous les autres qui sont descendus à son niveau. Rappelez-vous, du temps du téléphone à cadran, Jean-Marie Le Pen, par des petites phrases assassines ou faussement maladroites, occupait l'espace publique pour une semaine ou deux de polémique. N'est-ce pas là, la définition d'un Tweet ?

Voili, voilou, voilà.

Et mes sentiments pour vous, ne sont-ils pas illusoires ? Vous-même, parfaite Élise, n'êtes-vous pas qu'un personnage de fiction ? Interprété jadis par mon véritable amour et néanmoins épouse, Nathanaëlle, avant elle par Charlène Dambreville qui tousse encore sur cette antenne, mais la première qui vous a prêté sa voix, malheureusement éteinte à jamais, était Lucie Bouzigues, une journaliste qui n'a pas eu le temps de sombrer dans la médiocrité de son métier, et c'est bien dommage. Elle demeurera l'illusion d'une belle jeunesse pour l'éternité, cependant que nous aurons l'illusion de nous assagir, sur un caillou dérivant dans l'univers, que certains appellent bêtement et pompeusement la Terre, illusion d'importance et de grandeur, nos esprits torturés se tueront à exprimer ce que l'on imagine être notre personnalité, influx nerveux et électriques aléatoires qui nous donnent l'illusion suprême de penser, de choisir, d'inventer, de s'aimer. Et sans les virgules, cela donne : choisir d'inventer de s'aimer. Voilà pourquoi je vous aime Élise et j'espère qu'un jour, vous m'aimerez aussi.

Partager cet article
Repost0
26 mai 2016 4 26 /05 /mai /2016 16:08
Têtes à Clics

Chère Élise,

J'hésite. Dois-je me mettre à la page, renoncer au papier pour ne plus vous froisser et vous courtiser par messagerie instantanée, au risque de vous tanner à chaque instant ?

J'hésite réellement à intégrer cette époque dématérialisée, uniformisée, en un mot : informatisée.

Évidemment, je ne puis continuer décemment à ignorer cet appendice de communication, mais je n'ai pas encore trouvé d'émoticônes capables d'exprimer la profondeur et la nuance de mes sentiments, et je doute réellement que je puisse rendre grâce à votre beauté, votre regard plein d'esprit qui me hante, votre nez raffiné de gisant égyptien ou vos lèvres en cocons de baisers papillons, uniquement avec un pouce levé ! Pour les préliminaires, le pouce, je ne dis pas, mais pour le jeu de plaire, ma mie, là je dis pouce !

Je ne ferai pas plus le paon sur Twitter et j'ai bien conscience, ce faisant, d'être en retard même sur la classe politique qui, manquant sérieusement de classe, use et abuse du petit oiseau, Denis Baupin en tête. Il n'y a que Nicolas Sarkozy qui tente, tant bien que mal, de nous faire croire qu'il est le seul candidat à ne pas avoir trouvé son programme sur le Bon Coin.

Au cours d'un reportage d'investigation pour Prun', j'ai pu me rendre compte de la démocratisation de cet outil, quand bien même la liberté y est très surveillée, où la publicité est reine et la vie privée donnée en pâture, le pouce baissé. J'ai été chargé d'aller à la rencontre des hommes et femmes politiques de tous bords, en commençant par la vice-présidente, Ségolène Royale, qui avait ses vapeurs et m'accueillit donc en ces termes :

Bienvenue au ministère de l'écologie ! Comme vous le voyez, nous avons le wifi dans toutes les pièces, mais également le wigarçon, car c'est important la parité, ça marche dans les deux sens. On capte donc internet partout, même dans les toilettes sèches. Vous savez qu'on le prenait pour un fou au début, mais si Georges-Henri Sèche, qui a inventé les toilettes qui portent son nom, pouvait voir la postérité et la modernité de son œuvre, il serait fier aujourd'hui. Vous devriez consulter sa page Wikipédia, ce sont trois lignes passionnantes.

Puis, nostalgique, après avoir avalé un sandwich au jardin des Tuileries, je fis un court détour chez un ancien président de la République qui a perdu la santé où il aurait dû finir :

Bonjour ! Bonjour ! Vous vous souvenez de moi, non ? Je dis ça parce que les jeunes, quand on leur parle de moi à l'école, maintenant, ils ont l'impression que c'est le Moyen-Age. Ils m'appellent Jacquouille la Fripouille. Attendez que je ferme ma session, je chattais avec Bernadette. De toutes façons, elle veut plus me voir. Je l'aperçois de temps en temps par la fenêtre, son coiffeur habite en face, c'est lui le responsable de sa choucroute. Elle voulait ressembler à Maryline, c'est réussi, on dirait Maryline Manson ! Vous savez qu'elle passe des heures là-bas avec des bobinettes dans les cheveux. Et à la fin, elle tire sur la chevillette et la Bernadette Chirac !

Enfin, je retrouvai la Bretagne, terre de contrastes, et Jean-Marie Le Pen, tête de con d'race :

Silence Himmler ! Ah, c'est vous ? Entrez ! J'étais justement en train de consulter le site frontnational point con. J'aurais préféré point FR, n'est-ce pas, mais ils ont décidé de paraître point con. J'ai vérifié et vous savez que depuis mon éviction, ils ont effacé toutes mes vidéos Youtube. Ce sera comme si je n'avais jamais existé, comme les camps, dira-t-on.

En relisant ces quelques lignes, je me suis souvenu que mon correcteur orthographique ne reconnaissait pas le nom d'Himmler, et c'est heureux. À la place, il m'avait proposé « immoler », comme quoi, il n'y a pas de hasard.

Voili, voilou, voilà.

Ma tendre Élise, j'aimerais tant, comme par magie, faire un tour sur moi-même et me réactualiser, avoir des rides en moins, de l'innocence en plus et un vocabulaire aussi pauvre et démuni que mon cœur. Mais les dieux sont railleurs, ou simplement z'ailleurs, dans tous les cas, nous avons un problème de liaison. Ils ont oublié de faire de moi un homme branché. Je suis à part, par leur faute. Je suis une erreur des dieux qui en font pourtant si peu ! À coup sûr, je prendrai de la valeur en vieillissant, mais en attendant, je vous aime Élise, et j'espère qu'un jour, vous m'aimerez aussi.

Partager cet article
Repost0
22 avril 2016 5 22 /04 /avril /2016 16:57
L'Anniversaire de l'Enfant-Roi

Chère Élise,

C'est arrivé, c'est terrifiant, les bougies dégoulinent sur le gâteau d'anniversaire et le rendent indigeste...

Aujourd'hui, les enfants-rois ont vingt ans ! Incapables de supporter la frustration, de s'adapter à un cadre imposé, ces sales gosses geignent, se roulent par terre et passent la nuit debout plutôt que d'aller sagement se coucher.

Ils rejettent la loi El Khomeri, comme un camembert, sous prétexte que ça pue, et bien évidemment que ça pue, personne ne dit le contraire, il faut aimer le coulant, mais se sont-ils donné la peine de se pencher plus avant ? Non ! Ils ne sont pas aidés par les journalistes, en la matière. Comme le faisait remarquer candidement la publicité d'un grand groupe énergétique, aujourd'hui l'information n'est plus qu'un #hashtag !

Ils ne se remettent jamais en cause, nos petits tyrans, tout ce qui ne va pas dans leur vie, ce n'est pas de leur faute mais celle du monde extérieur qui est « trop inzuste » ! Ras-le-bol général, on ne fait pas dans le détail, ça ratisse plus large ! D'où le succès des extrêmes chez les jeunes, trop heureux de désigner des boucs-émissaires pour se dédouaner de la responsabilité de leur échec. À l'extrême-gauche, on conspue le patronat, à l'extrême-droite, les immigrés, et dans les deux cas : les juifs.

Ça, ça ne changera jamais, immortel comme Finkielkraut. Vous connaissez, cet académicien ? Non ? Mon correcteur orthographique non-plus, il m'a proposé finauderie à la place, ça m'a amusé.

Mais revenons à nos pleurnichards...

Ils n'ont pas intégré le principe de réalité, ils veulent tout, tout de suite : le beurre, l'argent du beurre et le cul de la beurette !

Leur plus grand rêve ? Passer à la télé ! Pour y faire quoi ? Prout ! Oui, des pets avec la bouche, ou porter une perruque et danser la gigue, jusqu'à ce que Joey Starr leur file la branlée qu'ils méritent.

Mon tendre amour, pensez-vous que nous aurons un enfant un jour ? Avec un petit pyjama rouge et un bonnet à clochettes ? Et si oui-oui, aurons-nous la force de lui poser des barrières, de ne pas céder à tous ses caprices, de le laisser s'ennuyer et (excusez-moi si le terme est choquant, j'ai un peu honte) de le punir ? De le priver de catéchisme et par-là même d'éducation sexuelle ? Je ne crois pas que nous en aurons le cœur et comme tout un chacun, nous le gâterons jusqu'au dégoût pour rentabiliser la FIV.

Cependant, la question ne se pose pas pour l'instant puisque nous n'avons eu qu'un rendez-vous au restaurant. Je l'avais tant attendu que je me suis emmêlé les impôts dans ma déclaration, majorée de vin dans le sang. J'avais prévu de vous faire du pied par dessous la table et de l’œil par au-dessus mais dans mon trouble, j'ai fait l'inverse. J'espère que votre nez ne saigne plus et que cette petite culotte transparente vous protège malgré tout de la fraîcheur du mois d'avril.

Pendant que l'on vous pansait aux urgences, j'ai feuilleté l'exemplaire du Paris Match le plus récent que j'ai pu trouver, afin de limiter les risques de contamination, et je suis tombé sur une charmante photographie de notre ministre de l'économie, Emmanuel Macron, et de sa femme, Brigitte Maquerelle, de vingt ans son aînée. Et quand je dis « son aînée », je soupèse mes mots. Au début, j'ai cru que c'était Amanda Lear. En tous les cas, ils m'ont donné confiance en l'avenir, prouvant que l'amour était plus fort que tout, excepté la soif de pouvoir, car au moindre accroc dans sa carrière, il est prêt à renier mémère, Emmanuel.

Voili, voilou, voilà.

En ce qui me concerne j'ai soif d'apprendre à vous connaître, un point c'est tout, quand bien même notre relation n'avance guère, elle s'intensifie. Si fait !

À chaque fois que vous brisez mon cœur par votre dédain ou vos moqueries, je vous écris de plus belle que vous êtes la plus belle, comme un habitant de l'équateur qui, après chaque tremblement de terre, reconstruit sa maison exactement au même endroit, c'est-à-dire au beau milieu de la faille. Ce n'est pas très intelligent mais incroyablement courageux et passionné. Je vous aime sans relâche Élise, et j'espère qu'un jour, vous m'aimerez aussi.

Partager cet article
Repost0